LA FICHE SIGNALÉTIQUE DU JOUEUR
Un joueur est animé par plusieurs facteurs mentaux qui vont soit booster sa progression, soit la ralentir. Il est utile de les connaître pour faire avec ou bien les changer.
LA PYRAMIDE DE MASLAW
Le psychologue Abraham Maslow a publié, dans son ouvrage consacré à la motivation, la célèbre pyramide des besoins. Ce dessin géométrique nous résume visuellement ce que peut être un parcours de vie qui conduit vers le bonheur et la réalisation de soi. Il nous explique simplement que chaque être humain doit d’abord combler ses deux premiers besoins vitaux : la physiologie (faim, soif, sexualité, sommeil, etc, …) et la sécurité (environnement stable et rassurant), avant d’envisager d’évoluer vers les niveaux supérieurs.
Déclinons cette pyramide pour le joueur de tennis.
L’ENVIRONNEMENT
L’entourage, la famille. Les copains. Pourquoi faire du tennis ? Pour qui ?
LES VALEURS
Dans quel ordre les classent on ? Le travail, l’amour, l’amitié, la reconnaissance, appartenance, le respect, le jeu, l’argent.
Si un joueur joue au tennis pour faire plaisir à ses parents, ce n’est pas du tout la même approche que celui qui joue pour l’argent ou la reconnaissance autour des champions ou que ceux qui jouent par amour du jeu ou pour faire comme les copains (appartenance).
LES CROYANCES
« Il faut souffrir pour faire cela. » « Je ne suis pas capable de faire une volée ». « Je perds toujours contre ce joueur ». « Si je suis 30/1 je peux pas gagner à 15/5. ».
Les croyances peuvent aider un joueur « je veux et peux devenir négatif » ou le limiter « je peux pas y arriver avec mon revers pourri ». C’est au parents et à l’entraineur de s’adapter ou de les modifier.
Et ajoutons y :
LES SENS DOMINANTS
Chaque individu comprend le monde avec des sens dominants : principalement la vue mais aussi le toucher ou le son dans le tennis.
Ainsi le cerveau comprend mieux si on lui parle avec son sens dominant. Utiliser le langage qui correspond.
LE CERVEAU DOMINANT
Dans le chapitre sur la latéralité, nous avons vu qu’un oeil directeur droit sera plutôt cerveau gauche donc méthodique alors qu’un ciel gauche sera plutôt créatif dans son jeu.
Comment décliner cela dans le DEVELOPPEMENT (entraînement et compétition) du joueur
LE QUESTIONNEMENT
Par rapport à ces facteurs, un coach doit par le questionnement déterminer la limitation induite dans une progression ou au contraire sur quel facteur s’appuyer. Le joueur doit lui-même apporter la solution pour se l’approprier plutôt qu’une incompréhension s’installe et que l’inconscient traduira par de la frustration.
Par exemple, un coach qui veut développer un jeu d’attaque chez un joueur qui dispose d’une bonne défense sans plus d’explication pourrait se traduire de la façon suivante chez le joueur. « Si je veux progresser, je dois attaquer alors que moi j’aime bien courir pour remettre les balles mais mon coach n’aime pas cela ». 2 possibilités :
- Le joueur n’arrive pas à développer ce type de jeu et la frustration va s’installer… mauvais pour la progression.
- Le jour arrive à développer un jeu d’attaquant en s’entrainant énormément. En ayant délaissé son jeu de défense performant, on risque d’avoir un joueur moyen dans les 2 secteurs et donc moins performant. Dans cet exemple, la définition de l’objectif n’a pas été précis et ce n’est pas le joueur qui est arrivé à la conclusion de l’objectif recherché.
LA DEFINITION DE L’OBJECTIF
« Si on ne sait pas quoi viser, difficile d’atteindre l’objectif ».
Avant chaque séance ou chaque match, il est vital de définir l’objectif recherché et le plus précisément possible. Cet objectif doit respecter plusieurs règles :
Il ne doit dépendre que du joueur.
Par exemple, « Je veux gagner » dans ce sens n’est pas un objectif car il dépend de l’adversaire. Par contre, je fait service volée sur première balle si.
Il doit être le plus précis possible.
Non pas « On va faire des coups droits » mais plutôt « on va travail placement sur le coup droit en fond de court ».
Il doit être réaliste.
Pas la peine de demander à un joueur de réaliser du retour volée sur première balle lors d’un match officiel.
Il ne doit pas être contraire aux croyances ou valeurs du joueur.
Au risque d’être rejeté par l’inconscient. Pour un tel objectif, il faut d’abord travailler sur l’aspect psychologique avec lui. Exemple, si un jour pense avoir un mauvais coup droit, inutile de lui demander de réaliser des décalages CD en match.
Il doit être visualisé avant réalisation.
« Comment savoir que j’ai atteint l’objectif ? ». Démonstration par le coach ou vidéo d’un champion par exemple. Il est important que le joueur se voit réaliser l’objectif et non pas essayer de le faire. Ensuite se focaliser sur le chemin à parcourir pour ne plus focaliser sur le seul résultat.
Il ne doit être formulé de façon négative.
L’inconscient ne connaît pas la négation. Par exemple, « ne pas voir une pomme rouge » et le cerveau verra une pomme rouge.
Exemples d’objectifs connus qui ont réussi : Le passage du revers à 2 mains à une main pour Sampras et Edberg. La non modification de la technique ou du jeu si particulier de John Mcenroe. Exemple aussi d’un objectif lié à un environnement et des valeurs ou croyances : la « première » fin de carrière de Marion Bartoli suite à sa victoire à Winbledon. Une fois atteint, un objectif perd de son intérêt. Plus récemment, les difficultés rencontrées par Dominik Thiem suite à sa victoire enfin en grand chelem (US open).
POINTS CLES : Connaître sa « pyramide » de fonctionnement.
Utiliser le questionnement.
Savoir définir des objectifs.