STRATEGIE MENTALE EN COMPETITION

Un joueur est animé par plusieurs facteurs mentaux qui vont soit booster sa progression, soit la ralentir. Il est utile de les connaître pour faire avec ou bien les changer.

SE FAIRE CONFIANCE ET SE RELACHER

Se rappeler que toutes les heures d’entraînement ont permis à l’inconscient d’automatiser ces mouvements et des séquences et qu’ainsi le conscient ne doit s’occuper que de la balle et de la stratégie.  Refuser de vouloir travailler un point technique lors d’un match officiel ou de se regarder jouer. Laisser l’inconscient s’amuser à ce qu’il aime faire et ne se concentrer que sur la balle, sa respiration, sa stratégie. Et si malgré tout, on perd c’est que de toute façon on n’aurait pas pu mieux faire et ce n’est qu’un match de tennis. Il reste les objectifs de travail.

Ne pas punir son cerveau par des jugements inutiles.

Jouer relâché, c’est s’économiser et faire confiance à son inconscient. Il vous en remerciera.

Faire un scan de son corps pour détecter un ou des points de crispation (main, visage, épaules principalement).  Effectuer une profonde respiration pour évacuer ses points de blocage.

SE CONCENTRER SEULEMENT SUR CE QUI DEPEND DE SOI ET COMPTE.

La stratégie, la respiration, regarder la balle, et non pas je perds, il triche, il a de la chance il est mieux classé que moi etc…

On ne pense plus à la balle perdue mais à la suivante sans répéter la même erreur.

SE CONCENTRER SUR LE MOMENT PRESENT.

La balle à jouer et pas celle perdue. Regarder la balle dans sa raquette et non pas là où elle sera dans 1 seconde. Jouer point par point et ne pas se voir perdre ou gagner le jeu, set, ou match.

La tension vient d’une projection de l’inconscient dans le futur et les conséquences d’une hypothèse non encore réalisée. Se souvenir que le point passé ne préjuge pas de la fin du match. Au tennis il faut gagner le dernier point.

Il faut savoir faire le silence en soi (exercices de relaxation, méditation, yoga….).

ANCRER LES EMOTIONS POSITIVES

Quand on réalise un beau point ou un geste technique complexe, savoir remercier son inconscient et mémoriser cette émotion positive. Par exemple, serrer le point, taper ses mains, regarder son cordage peuvent servir à ancre une émotion positive. Réciproquement, en répétant une ancre, l’inconscient va répéter une séquence passée positive. c’est à double sens. Seule la répétition renforce l’ancre (sinon elle disparaît).

Par contre, évacuer les émotions négatives pour que le cerveau ne souhaite pas confondre une ancre négative avec une autre positive. Par exemple, lors du changement de côté, penser à un moment plaisant et le corps va se relâcher naturellement.

Conseil de 2 meilleurs joueurs de tennis de tous les temps :

Roger – « Fist pump and a let’s go for every point you win, and every point you lose f**k it! I don’t want to see any negative sh*t »

Rafa – « Every point you lose doesn’t matter, no one negative face, now you need only positive! »

AIMER L’EFFORT POUR L’EFFORT

Si c’est dur pour vous c’est dur pour l’autre. Et cela place le jeu dans une autre dimension que la stratégie ou la technique mais plutôt la résistance mentale et physique des joueurs.

TROUVER DU PLAISIR DANS LA PRESSION

Cela signifie que le match est important pour vous et qu’ainsi tout l’énergie est tourné vers lui. Attention néanmoins à ne pas se faire submerger par l’émotion qui inhibe.

ETABLIR DES ROUTINES

Les routines sont des ancres particulières car associées à des phases de jeu : le service, le retour, le changement de côté. En période de tension, les respecter pour que l’inconscient retrouve un moment familier qui le rassure.

Par exemple au service :

1 placement des pieds

2 respiration

3 visualisation de la trajectoire de balle

4 verifier le relâchement du bras et des épaules.

C’est parti.

VISUALISER SES POINTS A JOUER

Avant de servir, visualiser la balle, sa trajectoire, son rebond et le plus précisément possible. Un champion de basket est capable de mette des paniers les yeux bandés par la simple mémoire musculaire et la mémorisation.

Idem pour le retour de service, se voir renvoyer la balle (effet, trajectoire) puis se faire confiance.

Idem pour les autres coups, Federer regarde la balle à l’impact car la trajectoire et le rebond de la balle ensuite sont déjà visualisées en amont.

NE PAS SUR-JOUER LES POINTS IMPORTANTS

Balle de jeu, set, match, tee break. Ne pas rajouter à une tension naturelle une précipitation ou un rythme différent. Jouer moins vite que d’habitude… enfin c’est le ressenti nécessaire pour ne pas sur-jouer.

De manière générale, ne pas rechercher en match (hors retour ou service) à jouer à son niveau maximal mais à 80% de son maximum d’entrainement pour garder le calme intérieur. Penser plutôt  à être agressif dans la construction du point plutôt que de vouloir gagner en 2 coups.

ACCEPTER LA VICTOIRE ET LA DEFAITE DE LA MÊME MANIERE.

Sur un mur, dans le tunnel, à Wimbledon, il est écrit : « Il y a deux imposteurs : la victoire et la défaite. ».

Séparer sa valeur en tant qu’individu de sa valeur en tant que joueur. Gagner ou perdre ne fera pas de vous un meilleur ami, père ou ingénieur. Il faut un gagnant et un perdant et les 2 ressortent avec une expérience de vie : Aller au bout de soi, des éléments à travailler, savoir accepter la défaite comme le côté éphémère d’une victoire.

LA STRATEGIE D’ANDY MURRAY en MATCH

GESTION D’UN DEBRIEFING DE MATCH PAR LE COACH

Ci-joint, celui d’un pilote de ligne après une séance d’un simulateur de vol… pourquoi ne pas faire le même après un match de tennis, surtout celui de perdu.

Debriefing possible