Les 2 PAS PRINCIPAUX et les 2 ENERGIES

Tout d’abord, 5 images représentent le transfert d’énergie au tennis :

La balle de tennis sur le ballon : le transfert d’énergie élastique

Une balle de tennis qui tombe de la même hauteur mais posée sur un ballon va rebondir beaucoup plus haut. Il y a un transfert d’énergie élastique conséquent. Au tennis, on va utiliser l’élasticité des muscles les plus importants (abdos, quadriceps, obliques, épaules, pectoraux) pour reproduire le même résultat sur la balle. Quand un segment commence à décélérer le suivant accélère. Les fibres musculaires ont une élasticité sur un court instant (le même que lors du rebond du ballon), il faut appendre à l’utiliser.

Sur le revers slicé ou à une main on va rajouter à cette élasticité « l’effet pichenette ». Ne relâcher la deuxième main que lorsque le gainage est maximal.

Le pendule de Newton : la chaîne cinétique de transfert

L’énergie des muscles des jambes (la plus importante,  vue la taille des fibres) est transférée à travers la chaîne cinétique (jambes-hanches-buste-épaules-coude-poignet-main-raquette) à la balle. 

La façon de poser les pieds va donc influencer sur le lancement initial du premier pendule, le plus important.

Le trébuchet : le bras de levier

L’énergie en provenance des hanches (des jambes) est transmise au reste du corps dans un effet décuplé. Le fameux bras de levier du trébuchet…

La quintaine : le moment cinétique

Ce mannequin d’entraînement pour les chevaliers possède en son extrémité une chaîne et une boule. Plus le bouclier était impacté fortement, plus il tournait et plus la boule lors de la décélération passait vite devant risquant de blesser le chevalier. Au tennis c’est pareil, la chaîne représente le bras et la masse au bout, la raquette. Le bras est un transmetteur d’énergie et doit être relâché.

LE FOUET : le transfert par freinage

L’association du relâchement et du transfert d’énergie. Son utilisation demande apprentissage et RF utilise cette technique à la perfection. La main parcours un petit trajet mais d’une manière gainée et le fouet parcouru une grande distance et à grande vitesse. Au tennis, le corps avance peu dans la frappe mais de façon très tonique et la raquette se trouve à aller très vite.

LES 2 ENERGIES

L’énergie Cinétique ou quantité de mouvement

Pour simplifier, on peut considérer que :

la masse du joueur x vitesse = masse de balle X vitesse. 

On voit toute l’importance de transférer son poids dans la balle.

Ce transfert va s’effectuer des grosses masses musculaires (jambes, buste) vers les plus petites (bras, poignet).

Cette énergie donne la vitesse à la raquette et donc à la balle.

Le moment cinétique

La rotation des hanches et du buste génère une énergie de moment cinétique qui va se transférer complètement au bras si le corps s’arrête (principe de la catapulte). Ce moment cinétique vient initialement de la poussée de jambes. Cette énergie permet de générer la rotation de l’épaule (le retard de la tête de raquette) puis par élasticité musculaire le maximum de remontée verticale de la raquette, le lift.

Ce moment dépend :

de la masse en mouvement (le buste, donc important),

de la vitesse angulaire (importance des hanches),

de la longueur du segment par rapport au centre de gravité (bras en extension à la frappe pour un joueur confirmé).

Nous allons donc voir comment conjuguer ces 2 énergies pour une efficacité maximale.

COUP DROIT principalement par transfert

COUP DROIT principalement par poussée des jambes et moment cinétique

LES 2 PAS PRINCIPAUX

Lors de la frappe dans un ballon de foot, d’un lancer de ballon au hand ou d’une balle de baseball, un enfant le fera de manière statique alors que le joueur confirmé effectuera au minimum 2 pas. Le pas d’ajustement puis le pas permettant le transfert. Au tennis, il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement… Des ajustements sont possible sur les différents jeux de jambes mais le principe est bien un transfert linéaire dans la balle sur la base d’un pas d’ajustement puis un deuxième de transfert.

  Le pas d’ajustement  PAS1

Il doit se produire lors du rebond de la balle avant la frappe. Il est plus ou moins prononcé suivant qu’il suit une course ou précède un retour ou une volée. Le poids du corps se retrouve sur lui. L’orientation du pied sur le côté place le corps (les hanches).

 Le pas de transfert  PAS2

Il permet de basculer le poids du corps du PAS1 vers le PAS2 avec un talon pointe accompagné d’une flexion du genou avant qui stabilise l’ensemble (légère tension sur le tendon d’Achille PAS2) et une avancée de la hanche arrière donc du CG vers la balle.

Le pied est orienté vers la frappe.  Le pied arrière pourrait se lever  sur la pointe car tout le poids est transféré.

 Le PAS2 va devenir le pivot de rotation et le CG en avançant vers la balle va donc générer le moment de rotation des hanches.

Points clés : Travailler sur la qualité des PAS1 et PAS2 et se déplacer avec les pieds écartés pour favoriser le transfert. Visualiser l’impact avec la balle entre les lignes des pieds.

La pose du pied

Une pose de pied donnera un meilleur transfert du poids vers la balle par une avancée dynamique du CG. Il faut savoir poser d’abord le talon puis les orteils et ensuite sentir l’extension dans le talon d’Achille lors de la flexion du genou puis l’avancée du bassin (et donc du CG). Attention : le bassin doit être assis entre les jambes et gainer le buste pour ne pas écrouler la tête en dehors des appuis. C’est d’autant plus important que cette technique sera celle assurant la glissade sur terre battue.

Il faut savoir glisser avant de frapper la balle et non pas frapper puis glisser. La glissade participe au transfert de puissance. Sur cette séquence vidéo, la glissade montre dans quelle direction le transfert s’effectue.

Points clés : qualité du talon-pointe-genou ou de la glissade.

La Chaîne cinétique

Le corps est constitué de plusieurs « rouages » qu’il faut savoir utiliser à bon escient. Lors de notre étude, nous considérerons les muscles et articulations comme sur le schéma de droite. Lors d’une course relai chaque groupe musculaire va passer le bâton-relai au suivant, tout en assurant sa décélération et ce, jusqu’à la ligne d’arrivée que constitue la raquette.

Attention, le transfert au segment suivant ce fait quand le segment précédant commence à décélérer et non après s’être arrêté sinon comme pour la course relai, le passage du bâton peut être raté... Regarder à droite l’étude de cette chaine cinétique au Golf et au service… c’est bien sur la décélération que s’effectue le transfert.

Ci-dessous, découverte de la chaine cinétique avec l’exercice de la toupie. La raquette va aussi vite que le corps et dès que le buste s’arrête, la raquette continue sa course et passe devant le torse… idem sur le coup droit.

Points clés : connaitre son corps et savoir observer sa propre chaîne cinétique.

Le positionnement par rapport à la balle

Pour pousser un objet avec son corps, le plus efficace est de placer son centre de gravité (le nombril) face à celui de l’objet (la balle ici) et de pousser. Idem dans les arts martiaux. Les pieds et les genoux devant être dans l’axe de poussée ceci nous amène à la conclusion suivante :   à la frappe, les segments générateurs de puissance, les pieds, les genoux et les hanches doivent être alignés face à la balle suite au transfert du corps de la jambe arrière (Pas1 ) vers la jambe avant (Pas2).  

Il faut donc savoir poser les pieds à peu près axés avec la frappe (le pied arrière du Pas1 un peu plus de profil pour être précis). Pour déterminer cela, tenir sa raquette en prise coup droit et se placer de manière qu’à l’impact le tamis soit perpendiculaire à la balle. (image droite). idem revers. Les pieds sont environ à 45° vers l’avant. Il faut donc s’entraîner à sentir cette orientation qui est naturelle si on pense à pousser vers la balle.

Suivant que l’on veut frapper un long de ligne, croisé ou en décalage, le positionnement n’est pas exactement le même.

Si l’angle entre les pieds (pointillé) et la trajectoire de la balle reste constant, et de l’on garde une orientation des pieds vers l’avant, on voit que le corps se ferme un peu plus ou moins et que la tête tourne différemment et donc que les yeux voit la balle plus ou moins devant s’ils se calent sur les lignes du terrain. Il faut donc s’entrainer à se familiariser avec ses différentes perceptions et surtout une orientation des pieds différente. Néanmoins se souvenir que seul le bras et la main dirige la balle…

 

Points clés : Alignement des épaules-hanche-pieds-tête avec la balle.

Frapper la balle entre l’alignement des pieds.

Le Décalage Pied- hanches-épaules

L’énergie rotative qui permet de lancer le bras sur le revers, coup droit ou le service est générée par ce décalage.

Au jujitsu ou au tai-chi, les pieds ancrent le corps, les jambes génèrent la puissance, les hanches abaissent le centre de gravité et transmettent l’énergie de poussée des jambes en énergie de rotation et les bras dirigent le geste. On va donc reprendre ce principe au tennis.

A la préparation, il faut chercher à générer ce décalage générateur de rotation du bras,

à la frappe, rechercher l’alignement, pour l’équilibre du corps,

et à l’accompagnement, absorber le reste de l’énergie par un nouveau décalage hanches-épaules.

Même principe de lors du lancée au handball. 

TIRER OU POUSSER LA RAQUETTE ?

Quand on joue au ping pong ou au badminton, la raquette est contrôlée en étant poussée vers la balle grâce au poignet, ce qui est possible grâce au poids faible du volant.

Au tennis par le poids allégée des raquettes modernes, on est naturellement tenté de jouer ainsi en opposition avec la balle.  Cette méthode n’assure pas la vitesse de frappe ou le lift constatés chez les pros. Il faut donc apprendre à « tirer le bout du manche de la raquette » vers la balle pour créer la vitesse de la tête de raquette.

COUPS EN « TIRAGE »

Coup droit, revers lifté ou slicé, service, smash. Bref, les cours agressifs.

COUPS EN POUSSEE (ou contrôle)

Engagement d’entraînement, amortie, retour de service, volées, Lob. Bref, les coups de défense ou d’opposition.

Chez les enfants, les formats de raquettes sont adaptés à leur taille. Néanmoins, il peut être interessant sur l’apprentissage du « tirage » d’avoir des raquettes lourdes pour apprendre à utiliser les gros segments du corps pour la faire bouger alors que vouloir la pousser sera difficile. Tirer une raquette lourde sera constaté plus facile que de vouloir la porter. Pour tirer la raquette, on doit ressentir la nécessité de pousser avec les jambes par extension.

APPUIS OUVERTS versus APPUIS EN LIGNE

Sur les photos à droite, on peut comparer l’avancée du centre de gravité du corps sur les deux types de frappe. Le CG est matérialisé par la balle au sol.

Le CG est placé sur la ligne de service à la préparation.

On constate ainsi que l’appui en ligne favorise davantage le transfert, source principale de la puissance alors que l’appui ouvert devra utiliser la poussée des jambes comme source principale d’énergie et générera plus de lift.

La fluidité de Roger versus la puissance d’ancrage de Rafael.

APPUIS OUVERTS

APPUIS EN LIGNE

Vitesse versus accélération Pour le Lift

Le lift est une trajectoire verticale du tamis qui imprime une rotation à la balle.

Si un joueur accélère sa raquette en position arrière et garde ensuite sa vitesse constante, il va impacter la balle avec un vecteur vitesse plus horizontal que vertical…. le lift va être difficile. Ainsi, il faut imprimer une accélération juste avant l’impact pour remonter la tête de raquette dans le la balle et ainsi ré-orienter le vecteur vitesse dans une trajectoire plus ascendante. Observer ci-contre le vecteur vitesse verticale de Agassi juste avant l’impact ou de Roger grâce à l’analyse de Anatoly Antipin.

Ainsi, paradoxalement un meilleur contrôle de balle viendra d’une accélération près de la balle pour imprimer l’effet lifté.

Accélération soudaine de la tête de raquette à la verticale juste avant l’impact alors que l’accélération est constante à l’horizontale.

Accélération de la tête de raquette juste avant l’impact alors que la main reste à peu près à vitesse constante.